C’était le 3 février 1976 : La prise d’otages à Loyada

30 avril 2017 7 h 31 min0 commentsViews: 127

Cette affaire est l’expression de la contestation populaire contre la présence française sur le TFAI. Elle est la plus spectaculaire par sa spontanéité et par son résultat. Elle a été réalisée par quatre jeunes combattants indépendantistes inexpérimentés de l’âge de 19 à 24 ans. Ces quatre jeunes se nommaient  Yacoub Dirir Diraneh, Abdourahman Waïss Farah, Moussa Barkad Bouraleh, et Houssein abdillahi Bouh dit « Mukalkal » qui a été tué lors de la prise d’otages à Loyada.

Cette affaire mérite d’être traitée sous les angles de La contestation de la présence française, du déroulement de cette prise d’otage, et des conséquences.

Lors de l’arrivée de Charles de Gaulle à Djibouti, des revendications indépendantistes éclatent les 25-26 août 1966. Ces contestations sont organisées par le parti du mouvement populaire qui est un mouvement indépendantiste depuis 1960. Celui-ci est rejoint par quelques membres du comité de la coordination de l’Union Démocratique Afar (UDA). Les membres de ces mouvements et leurs sympathisants interpellent le président de la République française  en exigeant l’indépendance « immédiate et totale. »

Le président de la République déclare : « je ne suis pas surpris » face à l’ahurissement général de la classe politique locale à cause de ces mouvements spontanés et inopinés lors de son discours le 26 août 1966 à l’Assemblée Territoriale.

…La réponse de l’Etat français face à cette réaction inattendue ?

L’Etat français a décidé de consulter la population de la CFS par la voie référendaire.  C’est ainsi qu’une consultation référendaire a eu leu le 19 mars 1967. Le maintien du territoire dans la République française l’emporte avec une majorité  de 60/%  de voix et ce, malgré l’existence d’une réelle revendication pour l’indépendance.

La Côte Française des Somalis (C.F.S) devient désormais le Territoire Français des Afars et des Issa. Elle dispose d’un simulacre institutionnel renouvelé car l’ancien  Vice-président du conseil de gouvernement désavoué par la majorité du peuple se retrouve à la tête des leaders locaux avec des pouvoirs renforcés. Celui-ci n’est autre que le dénommé appelé Ali Aref Bourhan qui a acquis le règne du pouvoir à partir de 1960. Il fut le vice-président du pays avec le titre du président du TFAI. Il doit veiller aux intérêts de la France. Ainsi, le TFAI et sa population doivent rester sous la souveraineté française.

Cette situation ne calme ni le peuple ni les mouvements indépendantistes. Elle jette les troubles entre les partisans de l’autonomie interne et ceux du statu quo. Elle creuse ainsi un fossé entre les communautés Afars et Somalis en contribuant largement à une prise de conscience nationaliste. Face à ce déferlement des manifestants indépendantistes, l’administration coloniale multiplie la violence et la répression.

De plus en plus, les partisans de l’indépendance se radicalisent,  ne se découragent pas et ne s’affaiblissent pas en dépit d’une extrême répression policière. Au contraire, les mouvements se prolifèrent et mènent des attentats contre les personnalités politiques de l’autorité coloniale. Le 8 mai 1968, un commando du Front de la Libération de la Côte des Somalis fait un attentat contre Ali Aref. Il s’en est sorti avec des blessures légères mais son chauffeur succombe à ses blessures. Le 24 janvier 1970, un membre de ce Front fait un attentat dans le bar de Palmier  en « Zinc », qui est un lieu symbolisant la luxure des agents français et des fonctionnaires coloniaux. Il s’agit d’une attaque à grenade explosive qui a causé plus de 18 blessés dont 13 Européens ? Le pouvoir colonial ratisse, quadrille les quartiers populaires. Il arrête les enfants, les vieux, les femmes. Il crée des camps de tri ou de « transit »comme « la poudrière » avant de les expulser vers les pays limitrophes.

…L’acharnement des autorités locales sur les populations. Comment peut-on justifier l’attachement ou l’intérêt de la France sur ce bout de territoire décrit par Charles de Gaulle, le président de la République française comme une « terre inviable » lors de sa conférence le 28 octobre 1958 ? En effet, le Territoire Français des Afars et des Issas est une région désertique qui ne possède aucune richesse naturelle selon les sources françaises. Par conséquent, la présence française ou son attachement à ce petit pays ne peut s’expliquer que sur le plan stratégique. Cette présence française intègre les enjeux, les intrigues ou les spéculations politiques que se livraient les puissances occidentales à partir du 19ème siècle pour le contrôle de l’Océan Indien et notamment dans les zones de la mer, d’une part. Elle peut s’expliquer aussi par la défense de ce petit pays contre les pays limitrophes que sont la Somalie et l’Ethiopie et également par la cohésion sociale contre les démons claniques entre les communautés. Mais la raison principale de l’entêtement de la France réside sur la position stratégique de ce petit pays. Ce dernier se trouve sur la route commerciale de l’Asie-Afrique-Europe. Il constitue un rempart pour les pays occidentaux contre les attaques des pays communistes. C’est pourquoi la France demeure intolérante à toute tentative des mouvements indépendantistes depuis le référendum du 28 septembre 1958, date à laquelle Mahamoud Harbi sollicite clairement l’accession à l’indépendance de son pays. C’est à partir de cette date, que la France a décidé de détruire tout individu qui tenterait de remettre en cause son autorité, sa gestion sur les affaires de ce pays et le bannissement de tous les mouvements indépendantistes. Ainsi, Mahamoud Harbi est exclu de son pays. Il est condamné à s’exiler vers les pays limitrophes. Il s’installe à Mogadiscio qui est la capitale de la République de Somalie. En 1960, Il jette les bases du Front de la Libération de la Côte des Somalis (FLCS) avec la devise « la liberté ou la mort » ainsi que le drapeau du Front qui est celui de la République de Djibouti.

…Et Mahamoud Harbi créa le Front en 1960 

A-t-il eu raison ? Ce front a-t-il contribué au processus de l’accession à l’indépendance du pays ? Mahamoud Harbi est d’abord, un grand visionnaire. Il est convaincu que la libération de son pays ne pourra se faire qu’à travers la lutte armée, d’abord. Il sait surtout que l’année 1960 correspond à la décolonisation des pays africains ensuite. Il sait que les pays indépendants en 1960 ont acquis leur liberté par le prix du sang enfin. C’est le cas de l’Algérie avec le FLC et c’est aussi le cas de Cameroun avec l’UPC. C’est le sens de son appel du 1er mars 1959 au Caire où il exhorte le peuple Djiboutien et en particulier, le peuple des Somalis de se libérer contre les jougs coloniaux en constituant selon son terme « une armée des déserts ».

Nous pouvons dire que Mahamoud Harbi ne s’est pas trompé dans ses prévisions,  ses décisions et ses jugements. Le temps lui donnera raison car le Front de la Libération de la Côte des Somalis s’affirme progressivement comme un mouvement armé et structuré. Ce Front regroupe de nombreux membres très variés. Ces membres sont des jeunes, des hommes âgés et des femmes de toutes les couches sociales. Cette diversité reflète l’image de la société de la CFS, l’esprit et la lettre de son fondateur.

En effet, Ce Front créé par Mahamoud Harbi en 1960, qui fut le premier vice-président, sera dirigé par des hommes qui seront aussi déterminés que les autres combattants. Ceux-ci comprennent des harbistes dès la première heure comme Abdillahi Ardeyeh Abane (1960 à 1967), puis Samod Farah (1967 à 1969) et de nouveaux Héritiers comme Aden Robleh Awaleh (1969 à 1975), Saleh Nour (1975 à 1976). Tous ces hommes se sont fixés un seul objectif, la libération de leur pays. Ils ont admis, élaboré et défini tous les moyens pour libérer leur patrie. C’est à partir des années 1970 à 1976, que face à la brutalité policière des autorités coloniales à Djibouti, ils décident de se doter d’une structure militaire et armée.  Pour ce faire, ils font connaître leur lutte contre le colonialisme auprès des différentes organisations internationales. Ainsi, l’OUA leur reconnaît, offre son soutien et leur octroie des aides financières à partir de 1963. Grâce à ces moyens financiers, le Front multiplie les propagandes, sensibilise davantage les jeunes Djiboutiens en leur proposant des bourses d’études et  en les recrutant massivement. Dans le même temps, ils accentuent les pressions et les menaces à l’encontre des anti-indépendantistes en se livrant à des attentats contre les personnalités du pouvoir colonial. C’est l’attentat contre le ministre BAKAL en 1973.  C’est aussi l’assassinat du gendarme Marnat et la prise d’otage du commissaire de Tadjourah et sa femme le 7avril 1 971.

Le 23 mars 1975, un commando du Front de la Libération de la Côte Française des Somalis prend en otage l’ambassadeur de France à Mogadiscio, M. Jean Guery. Ce dernier va être échangé à Sana’a  contre les deux combattants condamnés en France. Il s’agit de ces deux prisonniers que sont Omar Osman Rabeh et Omar Elmi Khairé. Le Premier est mort en 2013 en Egypte et le deuxième est le président du CDU et le vice-président de l’USN, une coalition de plusieurs partis de l’opposition depuis les élections législatives du 22 février 2013 et se présente à l’élection présidentielle en 2016.

…Prise d’otages d’un autobus transportant 33 enfants français. Ainsi,  la prise d’otages de Loyada  a eu le plus de retentissement dans l’opinion des français installés à Djibouti, ceux de la métropole et également sur le plan international.  Parce qu’il s’agissait de la prise d’otage d’un autobus transportant 33 enfants des familles civiles et militaires français. Cet évènement a suscité un bon nombre d’interrogations :

Comment cette prise d’otage s’est-elle déroulée ? Qui sont les preneurs d’otage ? Y a-t-il eu une prise de conscience générale dans l’opinion nationale et internationale sur la situation coloniale du TFAI ?

Le 3 février 1976 à 7 heures 15mn à Djibouti, un commando composé de quatre jeunes Djiboutiens appartenant à la communauté Somali-Issas et membres du Front de Libération de la Côte des Somalis prend en otage un autobus. Ce dernier effectuait le ramassage d’écoliers  français  de 6 à 12 ans sur le long de la route de la cité du progrès habités par les européens. Les preneurs d’otage agissent au moment où le car s’arrêta pour récupérer  les enfants. Cet endroit favorisait leur intervention car il existait un petit kiosque qui est une petite boutique de débit de boisson, en face du 3ème  arrondissement qui est un bâtiment de l’administration française avec un poste de police. De l’autre côté, du Kiosque, se trouvent le club des danses appelé « les Tonnelles » et le cinéma « Eden ».

Il n’existe qu’aujourd’hui, le petit kiosque et l’arrondissement. La cité du progrès est devenue  un quartier populaire, la route est devenue la route « Nelson Mandela », le club et le cinéma ont disparu. Ils arrêtent l’autobus avec tous les enfants, le chauffeur et un militaire non armé qui assurait l’ordre et la sécurité des enfants de la montée jusqu’à la descente. Après avoir menotté le militaire à l’arrière du siège du chauffeur, les jeunes commandos donnèrent instruction au conducteur du bus de se diriger vers la sortie de la ville, en direction de la route qui va à « Loyada ».  Mais les jeunes se heurtent à un refus du gouvernement Somalien de faire pénétrer le bus dans le territoire somalien. Un tel refus est pour le moins surprenant car le Front avait un siège à Mogadiscio. L’Etat somalien semble céder à la pression du gouvernement français. A partir de ce moment, une négociation implacable s’engage entre les autorités locales et les preneurs d’otage.

Ces jeunes preneurs d’otages déclarent qu’ils sont membres du Front de la libération de la Côte des Somalis (FLCS). C’est ainsi qu’ils font connaître leur condition de libération des otages : l’annulation de la procédure du référendum du 19 mars 1967, l’indépendance immédiate et sans condition, et la libération de tous les détenus politiques.

Ces conditions sont jugées par les autorités françaises inacceptables. La situation se complique car les commandos rejettent toutes les autres propositions. Ils font savoir qu’ils sont armés, font croire surtout que l’autobus est miné et qu’ils n’hésiteront pas à faire sauter l’autobus en cas d’intervention de l’armée.

Ainsi, ils font preuve d’une extrême détermination et courage. Une course contre la montre s’engage entre les ravisseurs et les autorités françaises. Dans cette situation, chaque minute est importante. C’est un bras de fer trop difficile qui se déclenche entre les deux parties. Malgré, les menaces et l’ultimatum fixé par ces commandos, le gouvernement français refuse de céder au chantage et pressions des indépendantistes tout en décidant de gagner du temps.

Cependant, un évènement de taille va peser sur la balance. C’est un évènement inespéré et inopiné qui bouleverse cette prise d’otage et justifie la prise de la décision de l’intervention militaire. Il s’agit d’une erreur grave commise par les ravisseurs. En effet, les autorités françaises ont exigé des  ravisseurs  d’accepter qu’une infirmière accède au car afin qu’elle puisse voir l’état des enfants. Dans un premier temps, cette demande paraît normale car au-delà de l’angoisse, des peurs, les enfants avaient soif et faim. Le fait de faire venir une infirmière auprès d’eux, de la part des preneurs d’otage était un acte humain car celle-ci devait leur fournir de l’eau, de la nourriture et des soins.  Dans un deuxième temps, les ravisseurs n’ont pas compris qu’ils sont en train de signer leur arrêt de mort et le fiasco de leur mission. Parce que l’infirmière était une militaire. Parce que, bien qu’elle doive assister les enfants, sa première mission consiste à recueillir les informations nécessaires pour libérer ces enfants. Elle doit identifier surtout, si l’autobus est entouré par un dispositif des mines ainsi que le nombre des ravisseurs et leur position dans l’autobus. L’infirmière constate qu’il n’existait aucun dispositif des mines à l’intérieur du bus contrairement à ce que les ravisseurs ont fait croire. Donc, la thèse d’un autobus piégé par des mines vole en éclat. A partir de ce moment, les autorités françaises décidèrent d’intervenir et de libérer les enfants par la force. Elles installèrent deux sections des légions étrangères à quelques mètres de l’autobus. Leur mission consistait à tenir les ravisseurs sous la pression compte tenu de la menace perpétuelle en attendant dans la nuit le renforcement des tireurs d’élite de la gendarmerie en provenance de la France. Le Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (GIGN) comprenant huit sous-officiers et leur chef, le lieutenant Christian Prouteau, embarqués dans un avion ministériel qui atterrit à l’aéroport de Djibouti dans la nuit du 4 février. La tension est palpable car la pression est trop forte. En outre, il s’agit de leur première intervention hors métropole. Le 4 février 1976 vers 6 heures du matin, les commandos de tireurs d’élite sont acheminés en direction de «Loyada», poste frontière où les ravisseurs tenaient les otages. Soudain, Christian Prouteau et son équipe prirent conscience de la difficulté de leur mission. Malgré, les précieuses informations recueillies par l’infirmière, il existait deux autres facteurs qui ont contribué fortement à la complexité de leur intervention. Il y avait d’abord, la complexité qui est liée à la nature du terrain. Il s’agit d’un paysage plat, dénudé qui n’offre pratiquement aucun abri. Ensuite, les repérages procédés par Christian Prouteau et son équipe confirment que les indépendantistes sont appuyés par des éléments du Front de la Libération de la Côte des Somalis (FLCS) et de l’armée somalienne. Il est vrai que les preneurs d’otage ont bénéficié des soutiens de ces éléments car ils ont stationné le car à proximité d’une poste frontière et ils l’ont positionné de telle sorte que la descente de l’autobus donne accès direct sur le territoire de la République de Somalie. Ainsi, la difficulté d’un terrain désertique et l’incertitude sur le nombre des indépendantistes rendent plus délicate leur mission. Une face à face et une attente éprouvante débutent alors entre les ravisseurs et les tireurs d’élite sous un soleil accablant. Des légionnaires et des automitrailleuses blindées légères sont également positionnés pour soutenir l’intervention des gendarmes. A 15 H45, Christian Prouteau donna l’assaut pour libérer les enfants. Suite à un échange aux armes lourdes et une riposte à la mitrailleuse, le bilan est trop lourd. Cinq combattants ont été tués. Mais parmi, les preneurs d’otage, un seul a été atteint en pleine tête et mort sur le coup. Il s’agit d’un certain Houssein Abdillahi Bouh surnommé « Mukhalkhal ». Les trois autres s’en sortent car un seul homme aura une blessure légère. S’agissant des enfants, une fillette appelée « Nadine » a été tuée sur le champ et une autre a succombé des suites de ses blessures et un petit garçon dénommé « Franck » sera pris en otage par les ravisseurs. Il sera amené jusqu’à Mogadiscio et sera libéré grâce à l’intervention du président de la République de Somalie après une semaine. Cette prise d’otage a eu de nombreux retentissements sur le plan national et international pour plusieurs raisons.

…Sur le plan national. En Territoire Français des Afars et des Issas (TFAI), le doute, l’inquiétude, les craintes et la peur gagnent les milieux français et étrangers. Un article publié par Robert Basset, Directeur du journal « Le Réveil » résume l’état mental, les psychologies sociétales françaises vivant à Djibouti. « la France reste calme, déterminée face à l’odieux chantage du terrorisme soutenu singulièrement.» et poursuit-il sa démonstration en écrivant « le gouvernement français reste calme, ferme et déterminé. »

En revanche, la population salue le courage et l’héroïsme de ces jeunes combattants. Quant aux combattants du Front de libération de la Côte des Somalis, ils sont propulsés sur le devant de la scène internationale grâce aux échos médiatiques. L’espoir de la lutte pour l’auto-détermination devient plus que jamais proche.

Aussi cette prise d’otage va être bénéfique pour le GIGN car celle-ci a contribué à faire connaître ce groupement naissant dans le monde entier. Le 14 mai 1976, le Directeur de la gendarmerie et de la justice militaire, M. Cohard, décore le lieutenant Christian Prouteau et ses hommes de la médaille de la Gendarmerie.

Cette affaire de « Loyada » contribue-t-elle au  processus de l’accession à l’indépendance ? Nous sommes tentés de répondre affirmativement. Il faut rappeler qu’à partir de 1975, l’opinion française est favorable à accorder l’indépendance de cette dernière colonie française en Afrique noire. Cette situation a été facilitée par le changement politique de la France. Le décès de Georges Pompidou et l’élection présidentielle anticipée donne une nette victoire à Valérie Giscard d’Estaing le 19 mai 1974 qui était favorable à l’accession à l’indépendance du TFAI.

Elmi Abane Bule

Historien, Archéologue et patrimoines à l’Université de Djibouti 

 

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