Projet d’aménagement et de conservation des eaux et des sols à Goubetto : Réduire l’impact de la sécheresse

28 mars 2017 9 h 01 min0 commentsViews: 59

Une cérémonie de clôture du projet,  intitulé « mise en œuvre des activités de Cash For Work », s’est tenue  dimanche 26 mars dernier au village de Goubetto dans la région d’Ali Sabieh. La FAO a ciblé cette zone d’intervention et a confié au comité directeur de  l’organisation non gouvernementale, dénommée « Paix & Lait », la réalisation d’un projet d’aménagement et de conservation des eaux et des sols.  Avec comme condition sine qua none la participation de la main d’œuvre locale aux travaux  d’intérêt général moyennant la perception de l’argent, faut-il préciser. Il s’agit de réduire par ce biais les effets de la sécheresse  auxquels sont confrontés les habitants de Goubetto. A l’instar d’autres localités du pays, le village de Goubetto subit les conséquences du changement climatique. Citons notamment le ruissellement important de l’eau et l’érosion intense.

Pour faire face à ce fléau, la FAO a financé ce projet de construction d’un ouvrage efficace de lutte préventive contre la dégradation des sols et qui pourrait aussi jouer un rôle régénératif des végétaux endémiques dans une cuvette située à 1 km du village. En premier lieu, les bénévoles de l’ONG y ont mené une étude diagnostique, reposant sur une approche participative, pour mieux connaître le milieu physique. Ils ont donc effectué sur place un travail de cartographie en utilisant de nouvelles technologies telles que GPS, Google Earth Pro et logiciel spécifique pour les courbes de niveau. Après cette phase initiale,  le comité directeur de « Paix et Lait » a proposé au bailleur de fonds la construction des petites digues en pierre sèche pour favoriser l’infiltration de l’eau et limiter l’érosion. Ce sont des techniques souvent utilisées à des fins de  stockage ou de ralentissement de l’eau de surface. Puis, des rencontres ont été organisées avec les populations pour expliquer le type d’aménagement et sa finalité ainsi que la sélection de 20 personnes représentant les ménages les plus vulnérables. Lesquelles ont suivi une formation sur les techniques de conservation des eaux et des sols (CES).

Démarré en novembre 2016, ce projet a permis de réaliser, avec de petits matériels (pelle, pioche, râteau, brouette, etc..), quatre diguettes d’une longueur de 600 ml placées en courbe de niveau et perpendiculairement à la direction de la pente principale dans un bassin versant situé d’un km du village et cinq digues enterrées dans les lits de petits oueds. Ces ouvrages sont destinés à freiner et à retenir une partie de l’eau et laisser passer en douceur l’autre partie. Cela facilitera la régénération des parcours de pâturage, la conservation de différentes espèces d’acacias de la zone menacée par les sécheresses récurrentes mais aussi  l’irrigation des zones de 2 ha pour cultiver des graminées à cycle court qui seront utilisées comme aliment d’appoint pour le bétail. C’est du moins le constat tiré par la représentante de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) à Djibouti, Emmanuelle Guerne-Bleich, et sa délégation lors de leur visite du site du projet mis en œuvre par l’ONG « Paix & Lait », distant de  1km de Goubetto.

Notons au passage que cette visite de terrain est intervenue tôt dans la matinée du dimanche 26 mars 2017. De leur  arrivée sur les  lieux, les visiteurs de marque ont été accueillis par une foule en liesse qui vibrait ensemble au rythme des  chants et danses folkloriques. C’est vers 11H que la cérémonie officielle a  débuté par un bref discours du chef de village. Haji Moussa Darar, tel est nom, a souhaité la bienvenue aux membres de la délégation conduite par Mme Emmanuelle Guerne-Bleich. Il a exprimé son satisfecit devant l’exécution des différents volets du projet dans les délais impartis. Le notable coutumier a émis le souhait de voir ce genre d’activités se poursuivre au niveau local. Car elles sont, a-t-il souligné, très bénéfiques pour les ménages mais aussi pour l’environnement. C’était ensuite au tour de l’élu régional, Moussa Miguil, d’adresser des remerciements appuyés aux responsables de la FAO et aux dirigeants de l’ONG pour leur contribution au renforcement du bien-être de la population de Goubetto. Toutefois, il a plaidé en faveur du renforcement de capacités des membres des communautés vulnérables, appelés à devenir des agro-éleveurs sur le court et moyen terme.

En dernier lieu, le président de « Paix & Lait », Hassan Khaireh Robleh, a longuement expliqué le bien-fondé et les résultats attendus de ce projet financé par la FAO. Il a exhorté la population locale à se mobiliser pour s’adapter au changement climatique. « Nous ne pouvons pas rester les bras croisés face aux répercussions de  ce fléau »,  a-t-il conclu. De son côté, Mme Guerne Bleich a adressé ses chaleureuses salutations aux autorités locales et aux bénévoles de  l’ONG. Puis, elle a retracé l’historique du projet en insistant sur sa portée et ses objectifs. Elle s’est félicitée de l’aboutissement de ce chantier qui contribue au processus de conservation des sols et de l’eau dans cette localité. Quant au sous-préfet Mahdi Aden Chirdon, il a remercié toutes les parties prenantes de ce projet. En outre, il a soulevé l’utilité du projet pour l’homme, la faune, et la flore.  Il a surtout demandé au partenaire au développement  de procéder au renouvellement de  cette expérience dans d’autres endroits de la région.

Car ce projet constitue un modèle efficace pour la régénération, l’utilisation et la gestion des écosystèmes similaires. Son originalité réside dans la mise en place d’une approche participative et opérationnelle d’intervention des populations locales pour l’amélioration, le renforcement de la résilience physique, la sauvegarde et la réhabilitation des moyens de subsistance naturelle.  Ce qu’il faut retenir de cette expérience, elle a été réalisée avec des moyens locaux et par des compétences locales afin de réduire le coût des activités.

Mais le challenge est de voir si les populations locales sont capables de s’organiser  pour construire d’autres diguettes sans appui extérieur.  Cela serait une preuve ultime de transfert des technologies réussies.

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