La compagnie de pêche Red Sea Fishing, qui gère depuis quelques années le port de pêche, a fait samedi dernier un point de presse à la télévision nationale dans lequel elle affirme que sa production va doubler d’ici la fin de cette année. Pour en savoir plus, nous nous sommes rendus au quartier général de la compagnie aux fins d’un entretien avec son PDG.

Est-ce vrai que la production de pêche de Red Sea Fishing va connaitre une hausse considérable ? Si c’est le cas, expliquez-nous comment ?

Mahamoud Youssouf : C’est vrai. Jusqu’à présent, notre production était de 2500 tonnes et nous allons doubler avant la fin de cette année. Pour arriver à cet objectif, nous avons triplé la flotte d’embarcations de la compagnie et avons investi les moyens financiers et logistiques nécessaires. Nos bateaux pêchent dans les eaux territoriales et officient jusqu’en Somaliland et Putland. Pourquoi doubler notre production ? C’est parce que la demande a énormément augmenté dans notre pays avec les bases militaires étrangères et la hausse du nombre des hôtels et des grandes surfaces commerciales. Puis, il ya un autre facteur qui augmente l’engouement pour les poissons et autres produits de mer, c’est la cherté de la viande. En augmentant notre production, nous visons également d’autres marchés comme celui de l’Union Européenne. Mon souhait est de faire du port de pêche un hub régional de la pêche. Au niveau gouvernemental, plusieurs projets sont en cours pour améliorer l’effort de pêche, la qualité des débarquements de poissons, les conditions de traitement du poisson et les contrôles sanitaires nécessaires. Il existe aussi  dans le pays, depuis 2009, un laboratoire d’analyses chimiques et bactériologiques répondant aux normes internationales.

Dernièrement, j’ai eu l’occasion de participer aux assemblées générales de la Banque Mondiale et du FMI où il était question du financement du secteur de la pêche. Et je peux vous dire en toute sincérité que nous attendons prochainement des financements et des investissements très importants pour développer le secteur de la pêche.

Comment êtes-vous entré dans le commerce et l’exploitation de la pêche ? 

De par mon grand père et arrière grand père, j’ai  hérité de l’amour de la mer et la passion de la pêche. Je suis issu d’une famille de trois générations de pêcheurs. Conscient de l’évolution du pays  et ayant  les moyens, j’ai décidé un jour de  lancer un projet ambitieux et d’envergure qui consiste à développer la chaine de production de la pêche.   Mon objectif principal est de réunir tous les maillons de la chaîne de production.

Que voulez-vous dire par chaîne de production ?

Avec persévérance et  sacrifice, je suis  arrivé aujourd’hui à concrétiser ce souhait. Actuellement, je suis à la tête d’une grande société qui emploie 165 personnes dont 45 sur terre. Je dispose d’unités de production de glaces, de magasins frigorifiques de grande capacité pour le stockage des poissons, d’une armada de bateaux de pêche et d’une nouvelle compagnie spécialisée dans la construction de bateaux de pêche. Je viens de finir la construction de plusieurs nouveaux  bateaux  et je fais en sorte d’assurer à la fois la production de bateaux, la production de poissons et la mise-en-place en place d’une chaîne de transport pour l’acheminement et la commercialisation des produits de mer.

Combien avez-vous investi dans ce vaste programme ?

J’ai investi plus de cent millions de nos francs dans ce projet d’envergure et, depuis plusieurs années, j’assure  la gestion des infrastructures du port de pêche. Je travaille en étroite collaboration avec la direction de la pêche du ministère de l’Agriculture, avec les coopératives de pêche et avec toutes les personnes et institutions qui interviennent dans le secteur de la pêche. Ma société  envisage de mettre sur le marché et au profit des pêcheurs des bateaux exceptionnels construits avec du matériel importé de la Norvège, dont le prix de vente défie toute concurrence. Mes bateaux coûtent 3 fois moins chers que ceux importés.